Résumés

L’affirmation de sa vulnérabilité

Passer de  « Je ne veux pas ressentir ces émotions. Je vais plutôt prendre quelques bières et un muffin à la banane » à l'affirmation de sa vulnérabilité.

L’affirmation de sa vulnérabilité.

Brené Brown dit :

« Je m’intéresse à des sujets compliqués, mais je veux pouvoir les rendre moins compliqués et les comprendre. Je veux m’infiltrer dans ces questions, que je sais importantes, et les décoder pour tout le monde. »

Cette conviction est également mienne.

Brené Brown étant une excellente oratrice, je ne peux que vous recommander d’écouter son allocution sur la vulnérabilité dont le lien est situé en bas de cet article.

Toutefois, je vous ai concocté une version écrite pour celles et ceux qui préfèrent lire.

C’est parti !

Les relations humaines sont la raison de notre présence sur terre.

C’est ce qui donne un but et du sens à nos vies. Tout tourne autour de cela. Nous sommes conçus ainsi.

Lorsque l’on interroge les gens sur l’amour, ils parlent de chagrin.

Lorsque l’on interroge les gens sur le sentiment d’appartenance, ils racontent leurs plus atroces expériences où ils étaient exclus.

Et lorsque l’on interroge les gens sur les relations humaines, les histoires qu’ils racontent parlent d’isolement.

Quelle est cette chose sans nom qui détruit totalement les relations ?

« La honte »

On peut vraiment comprendre la honte facilement si on la considère comme la peur de l’isolement.

Personne ne veut en parler, et moins on en parle, plus on la ressent.

Ce qui est à la base de cette honte, ce « Je ne suis pas assez bien », qui est un sentiment que nous connaissons tous :

« Je ne suis pas assez neutre. Je ne suis pas assez mince, pas assez riche, pas assez beau, pas assez malin, pas assez reconnu dans mon travail. »

Ce qui est à la base de tout ça, c’est une atroce vulnérabilité, cette idée que, pour pouvoir entrer en relation avec les autres, nous devons nous montrer tels que nous sommes…

… vraiment tels que nous sommes.

Nous pouvons diviser grossièrement les personnes en deux catégories :

celles qui croient vraiment en leur propre valeur et qui ont un fort sentiment d’amour et d’appartenance,

et celles qui ont du mal avec ça, celles qui se demandent tout le temps si elles sont assez bien.

Il n’y a qu’une variable qui différencie ceux qui ont un fort sentiment d’amour et d’appartenance de ceux qui ont vraiment du mal avec ça :

ceux qui ont un fort sentiment d’amour et d’appartenance pensent qu’ils méritent l’amour et l’appartenance.

C’est tout.

Ils pensent qu’ils le méritent.

La chose qui nous prive de relations humaines est notre peur de ne pas mériter ces relations.

Qu’ont en commun tous ces gens ?

Ces gens sans réserves, qui vivent avec ce sentiment profond de leur valeur ont en commun :

Un sens du courage.

Le mot courage vient du latin « cor », qui signifie « cœur », et sa définition originelle est : raconter qui nous sommes de tout notre cœur.

Ainsi, ces gens ont, très simplement, le courage d’être imparfaits.

Ils ont la compassion nécessaire pour être gentils, tout d’abord avec eux-mêmes, puis avec les autres.

Ils ont compris que nous ne pouvons pas faire preuve de compassion envers les autres si nous sommes incapables d’être gentils envers nous-même.

Ces gens, de par leur authenticité, sont disposés à abandonner l’idée qu’ils se faisaient de ce qu’ils auraient dû être, de façon à être qui ils sont, ce qui est un impératif absolu pour entrer en relation avec les autres.

Ils adoptent complètement la vulnérabilité et pensent que ce qui les rend vulnérables les rend également beaux.

Ils ne prétendent pas que la vulnérabilité est confortable, ni qu’elle est atroce et disent juste qu’elle est nécessaire.

Ces gens parlent de la volonté de dire « Je t’aime » le premier, la volonté de faire quelque chose quand il n’y a aucune garantie de réussite, la volonté de ne pas retenir son souffle en attendant le coup de fil du médecin après une mammographie.

Ils sont prêts à s’investir dans une relation qui pourrait marcher, ou pas.

Mais alors que le principe même de la recherche est d’étudier un phénomène dans le but explicite de le contrôler et de le prévoir : cette recherche-ci aboutit au résultat que la meilleure façon de vivre est d’accepter sa vulnérabilité, et d’arrêter de contrôler et de prévoir.

La vulnérabilité est au cœur de la honte et de la peur et de notre problème d’estime de soi, mais il semble que ce soit aussi la source de la joie, de la créativité, du sentiment d’appartenance, de l’amour…

Nous anesthésions la vulnérabilité.

Nous vivons dans un monde vulnérable.

Et l’une des façons dont nous traitons ce problème, c’est d’anesthésier la vulnérabilité.

Nous nous endettons, mangeons déraisonnablement, nous sommes accros aux drogues et aux médicaments, etc.

Le problème, c’est qu’on ne peut pas anesthésier ses émotions de façon sélective.

On ne peut pas dire :

« Là, c’est ce qui est mauvais. Voilà la vulnérabilité, voilà le chagrin, voilà la honte, voilà la peur, voilà la déception, je ne veux pas ressentir ces émotions. Je vais plutôt prendre quelques bières et un muffin à la banane. »

Nous ne pouvons pas anesthésier ces sentiments pénibles sans anesthésier en même temps nos émotions.

Alors quand nous les anesthésions, nous anesthésions aussi la joie, nous anesthésions la gratitude, nous anesthésions le bonheur.

Et nous nous retrouvons malheureux, et nous cherchons un but et un sens à nos vies, et nous nous sentons vulnérables, alors nous prenons quelques bières et un muffin à la banane.

Et ça devient un cercle vicieux.

L’autre chose que nous faisons est de rendre certain tout ce qui est incertain.

La religion est passée d’une croyance en la foi et les mystères, à une certitude.

J’ai raison, tu as tort. Ferme-la. Point final. C’est certain.

Plus nous sommes effrayés, plus nous sommes vulnérables, et plus nous sommes effrayés encore.

Voilà à quoi ressemble la politique de nos jours.

Il n’y a plus de discours désormais, plus de débats.

Il n’y a que la recherche d’un coupable à blâmer.

Nous pouvons définir cela comme une façon de se décharger de la douleur et de l’inconfort.

Nous perfectionnons tout. Tout le monde voudrait que sa vie soit parfaite, mais ça ne marche pas.

Et le plus dangereux, c’est que nous perfectionnons nos enfants.

Ils sont conçus dès le départ pour avoir des problèmes.

Et quand vous tenez ces petits êtres parfaits dans vos mains, votre devoir n’est pas de dire : « Regardez-le, il est parfait.

Ma tâche est de le garder parfait, de m’assurer qu’il intègre l’équipe de tennis dès le CM2 et l’Université ensuite. »

Ça n’est pas ça, notre devoir.

Notre devoir, c’est de le regarder, et de lui dire :

« Tu sais quoi ? Tu n’es pas parfait, et tu es conçu pour avoir des problèmes, mais tu mérites de recevoir de l’amour et d’être parmi nous. »

Ça, c’est notre devoir.

Donnez-moi une génération de gosses élevés comme ça, et on réglera les problèmes que nous connaissons aujourd’hui, je pense.

Nous aimons croire que nos actions n’ont pas de conséquences sur les autres.

Une autre voie est possible : c’est d’accepter de se montrer, de se montrer vraiment, de se montrer vulnérable ; d’aimer de tout notre cœur, même s’il n’y a aucune certitude ; de s’exercer à la gratitude et à la joie dans ces moments de terreur, où nous nous demandons :

« Suis-je capable de t’aimer à ce point ? Suis-je capable de croire en cela avec autant de passion ? »

Juste pouvoir s’arrêter et, au lieu de s’imaginer les catastrophes qui risquent d’arriver, de dire :

« Je suis simplement reconnaissant, parce que me sentir si vulnérable signifie que je suis vivant. »

Il est important de croire que nous sommes bien comme nous sommes, car quand on écoute la petite voix qui nous dit :

« Je suis bien comme je suis »,

alors nous arrêtons de hurler, et nous commençons à écouter, nous devenons plus gentils et plus doux avec notre entourage, et nous sommes plus gentils et plus doux avec nous-mêmes.

Lien vers la conférence : https://www.ted.com/talks/brene_brown_the_power_of_vulnerability?utm_campaign=tedspread&utm_medium=referral&utm_source=tedcomshare

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